Alphaïce Clound ☂

Etre l'enfant d'un couple d'aristocrates n'est pas si complexe. Certes, il y a beaucoup à apprendre, mais ça allait encore. Et, de toute manière, l'héritage, tout ça, concerne surtout ses deux grands frères, qui ont quatorze et dix-huit ans. Lui n'est encore que le bébé de la famille, mais ne lui dites pas, ça le ferait bouder. Son enfance a été assez stricte, avec des précepteurs. Et ces derniers ont découvert très tôt que c'était un génie. Lui ne le réalisait pas vraiment. Il se fichait de pouvoir lire à une vitesse effrayante ou de vite comprendre ce qui l'entourait. Par contre, ne pas interagir avec d'autres gamins de son âge, n'en fréquentant pas, le rendit socialement peu adapté, malgré les efforts de ses parents et de ses frères pour le faire sortir de sa coquille. Durant les merveilleuses fêtes pour lesquelles il était habillé comme un petit prince, il avait tendance à se cacher dans un coin pour qu'on l'ignore. A sept ans, le garçon ne s'exprimait presque plus, vivant dans les livres de l'immense bibliothèque de la demeure familiale. Ce fut son frère aîné, celui qui a cinq ans de plus que lui, qui le guida vers l'équitation. Le frangin était doué mais aussi rassurant et gentil et cela aida beaucoup Alphaïce qui au départ avait plutôt peur. Bien sûr, il ne monte pas encore très bien et préfère les poneys aux chevaux qui sont un peu trop grands à son goûts.

A huit ans, sa mère l'inscrivit à un stage de quelques jours avec d'autres gamins comme eux, entendons par là aux parents bourrés aux as et ça se passa plus ou moins bien. Alphaïce se lia d'amitié avec sa monture mais point avec ses camarades. Qu'importe. Au moins, ça l'avait fait sortir. Finalement, ce fut son aîné qui parla de l'école, ayant très envie d'y aller. Et le benjamin de la famille se retrouva entraîné avec lui. Les deux frères étaient assez liés et cela ne pouvait leur faire que du bien d'avoir un peu d'indépendance. Ainsi les valises furent bouclées peu après les neuf ans du gamin et il se retrouva ici, avec ses livres et ses rêves, sans trop savoir ce qui l'attendait